Histoire d'un crime d'honneur

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Ebah
né : 2004
assassiné : ?
Résidence : Sana'a
Origine : Yémen
Enfants : aucun
Auteur : ses frères (25, ?, ?) et son père ( ?)
Le Yémen n'a pas été un pays agréable pour les femmes pendant de nombreuses décennies à cause de la guerre, des pénuries alimentaires et des lois de tutelle démodées. Les organisations de femmes yéménites plaident aujourd'hui, à l'instar de la Syrie, pour que les crimes d'honneur ne soient plus considérés comme une circonstance défendable, mais plutôt comme une circonstance aggravante afin de lutter efficacement contre ce phénomène et de mieux protéger les jeunes femmes contre les violences liées à l'honneur de leur partenaire, père, frères ou neveux.

"Abolir les lois sur la tutelle"
La demande de suppression immédiate des lois actuelles sur la tutelle du code pénal fait suite à de nouvelles révélations choquantes dans l'affaire du meurtre d'Esbah, 16 ans, de Sanaa, qui a été empoisonnée et pendue par ses frères sur ordre de leur père. Les auteurs se réfèrent aux lois sur la tutelle et ils espèrent que les juges respecteront ces lois et qu'ils ne leur infligeront bientôt qu'une peine légère, voire aucune peine.

Les organisations féministes soulignent que l'Union européenne oblige la police et la justice des Etats membres à poursuivre tous les auteurs dans le cas d'un crime d'honneur sur la base de l'histoire juste et vraie afin de lutter efficacement contre le phénomène car la faible probabilité perçue que les auteurs soient attrapés par les autorités joue également un rôle dans la commission d'un meurtre dans ce cas.

Reconstruction du martyre Esbah
Des militants locaux du district de Sa'fan, près de la capitale yéménite, ont rapporté que certaines femmes présentes aux funérailles d'Isbah avaient remarqué des ecchymoses sur plusieurs parties de son corps et en ont fait part aux autorités.

Lorsque la police a commencé à enquêter sur l'affaire, elle a trouvé des séquences vidéo et des photos très incriminantes sur les téléphones portables des frères, qui prouvent qu'ils ont réellement agressé et assassiné leur sœur.

La torture a été faite avec un fer et la rétention de nourriture avant qu'elle ne soit forcée de boire de l'alcool pur. Les frères se sont transmis les photos des passages à tabac entre eux et à leur père, sans jamais penser que ces images seraient utilisées comme preuves contre eux dans une affaire judiciaire où de lourdes peines seraient exigées.

Après la mort de sa mère, Esbah aurait été tenue à l'écart de l'enseignement scolaire par son père et aurait été occupée à ramasser du bois et à cultiver la terre.

La famille a affirmé qu'Esbah s'était pendue de son plein gré, mais les inspecteurs ne croient pas à cette histoire.

Au Yémen, on peut tuer une femme sans la punir si ...
Après avoir commis un meurtre horrible, menti aux détectives et mis la nation dans l'embarras au niveau international, les auteurs ont demandé à la cour de ne pas les punir sévèrement car Esbah, selon leurs récits, était amoureuse d'un homme et que le meurtre devait donc être toléré par les juges en vertu des lois sur la tutelle.

Les recherches médico-légales montrent qu'Esbah, 16 ans, est morte vierge, afin de souligner une fois de plus combien elle a été lésée par ses propres parents.

Esbah, Maab et Samiha
Les organisations féministes soulignent que le cas d'Esbah n'est pas un cas isolé et que le Yémen compte de nombreux cas similaires de jeunes femmes qui ont été horriblement assassinées par leurs proches pour des raisons d'honneur.

Les organisations féministes espèrent qu'à l'avenir les femmes seront mieux protégées contre les membres de leur famille qui commettent des crimes d'honneur à leur encontre en abolissant les lois sur la tutelle.

Les crimes d'honneur au Yémen, comme dans beaucoup d'autres pays, devraient devenir une circonstance aggravante plutôt qu'atténuante.

L'un des frères a déjà été libéré
Les images très incriminantes et toutes les déclarations des témoins n'ont pas suffi aux autorités de Sa'fan pour détenir plus longtemps l'un des frères et sa femme. Le frère aurait participé au meurtre et sa femme aurait tenté de justifier les effets de la torture en répandant des histoires inventées de toutes pièces.

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