Une fille de 16 ans tuée par son père à Rawat, au Pakistan, à cause de son compte TikTok

Mehak Shehzadi
Âge : 16 ans
Abattue : 8 juillet 2025
Lieu de résidence : Rawat, district de Rawalpindi
Origine : Pakistan
Auteur : Père, Ikhlaq Ahmed

À Rawat, une ville du district de Rawalpindi, près de la capitale pakistanaise Islamabad, Mehak Shehzadi, âgée de 16 ans, a été abattue par son père le mardi 8 juillet 2025 parce qu’elle refusait de supprimer son compte TikTok. Selon la police, le père a agi « par honneur ». Il a été arrêté après les faits.

La famille a d’abord tenté de faire passer le meurtre pour un suicide, mais l’enquête de la police a révélé la véritable cause du drame.

Le mois dernier, l’influenceuse TikTok de 17 ans, Sana Yousaf, a également été assassinée. Elle comptait des centaines de milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux et a été tuée chez elle par un homme dont elle avait rejeté les avances.

Ce type de violence liée à « l’honneur » et à la visibilité en ligne ne se limite pas au Pakistan. En 2021, Hadeel Alharthi, 19 ans, a été poignardée à mort en Arabie Saoudite par son frère, parce qu’elle avait un compte TikTok public. Là aussi, « l’honneur familial » a joué un rôle central dans la violence exercée contre une jeune femme s’exprimant en ligne.

Qu'est-ce qu'un crime d'honneur ?

Un crime d'honneur est un meurtre au nom de l'honneur. Si un frère assassine sa sœur pour rétablir l'honneur de la famille, c'est un meurtre d'honneur. Selon les activistes, les raisons les plus courantes des crimes d'honneur sont la victime:

refuse de coopérer à un mariage arrangé.
veut mettre fin à la relation.
a été victime d'un viol ou d'une agression sexuelle.
a été accusé d'avoir eu une relation sexuelle en dehors du mariage.

Les militants des droits de l'homme estiment que 100 000 crimes d'honneur sont perpétrés chaque année, dont la plupart ne sont pas signalés aux autorités et dont certains sont même délibérément couverts par les autorités elles-mêmes, par exemple parce que les auteurs sont de bons amis des policiers, des fonctionnaires ou des politiciens locaux. La violence contre les filles et les femmes reste un problème grave en Pakistan, Inde, Afghanistan, Iraq, Syrie, Iran, Serbie et Turquie.