Crime d'honneur à La Haye, Pays-Bas : douze ans de prison pour les deux auteurs
Âge : 40 ans
Poignardé à mort : 26 février 2023
Lieu de résidence : La Haye, Pays-Bas
Origine : Maroc
Auteurs : Le frère de sa compagne et un tueur à gages
Le tribunal de La Haye a condamné, le 30 avril 2025, deux hommes à douze ans de prison chacun pour leur rôle dans l’agression mortelle au couteau contre Karim el Kadi (40 ans). La victime a été poignardée le 26 février 2023 dans le hall d’entrée de son immeuble. Le tribunal a estimé que les faits présentaient clairement les caractéristiques d’un crime d’honneur.
Karim el Kadi vivait avec la sœur de Taoufik (45 ans). Selon la loi islamique, ils étaient mariés, mais leur relation n’était pas acceptée par la famille de celle-ci. Dans la période précédant les faits, Karim avait demandé au père de Taoufik l’autorisation d’épouser sa fille. Cette autorisation lui fut refusée, car il devait d’abord régulariser sa situation administrative. Peu de temps après, Taoufik soupçonna Karim de s’être tout de même installé chez sa sœur, ce qui provoqua sa colère et mena à une escalade fatale.
Quelques semaines avant le meurtre, Taoufik et Ismael (30 ans) ont discuté à plusieurs reprises d’un plan visant à s’en prendre à Karim. Taoufik remit à Ismael une photo de Karim, qu’Ismael prit en photo à partir de l’écran du téléphone de Taoufik afin d’éviter toute trace numérique. Il lui donna également l’adresse de la victime. Leur intention : "donner une leçon" à Karim par la violence physique.
Le jour du meurtre, Taoufik et Ismael se rendirent plusieurs fois au domicile de Karim. Ismael effectua une reconnaissance des lieux et en informa Taoufik. Plus tard dans la journée, ils revinrent ensemble, Ismael portant une boîte à chaussures. Des images de vidéosurveillance montrent les deux hommes entrant dans le hall de l’immeuble vers 18h10. Des voisins entendirent des cris, suivis de bruits de personnes dévalant les escaliers. Une voisine aperçut Karim, blessé, allongé dans le hall.
Les images montrèrent que Taoufik quitta le hall après 1 minute et 39 secondes, suivi sept secondes plus tard par Ismael. La voisine déclara avoir entendu plusieurs personnes descendre les escaliers en courant. Karim tenta de poursuivre ses agresseurs, revint pour verrouiller la porte, mais s’effondra ensuite. Il avait reçu un coup de couteau qui causa des lésions mortelles à l’estomac, au foie, aux intestins et à un rein.
Après l’attaque, les deux suspects retournèrent au domicile de Taoufik, où ce dernier remit 800 euros à Ismael. Le couteau et la boîte à chaussures n’ont jamais été retrouvés. Quatre mois plus tard, les deux hommes furent arrêtés. Depuis, chacun accuse l’autre d’avoir porté le coup fatal.
Le tribunal n’a pas pu déterminer lequel des deux a utilisé l’arme, mais a jugé les deux suspects coupables de meurtre commis en coaction. Selon les juges, ils ont agi de manière délibérée, suivant un plan commun visant à blesser Karim à l’aide d’une arme blanche. Le court laps de temps passé dans le hall indique une action ciblée.
La mort de Karim a profondément marqué son entourage. Sa compagne, la sœur de Taoufik, a donné naissance à leur fille après le décès. Pour les parents de Karim, la perte est insupportable. Le tribunal a donc également accordé une indemnité de 17 500 euros à chacun des parents, en plus des peines de prison.
Le tribunal a souligné qu’il n’y a aucune place pour les crimes d’honneur dans un État de droit. « Cette affaire présente les caractéristiques d’un crime d’honneur », a déclaré le juge. « Et cela n’a absolument aucune place dans notre ordre juridique. »
Qu'est-ce qu'un crime d'honneur ? |
Un crime d'honneur est un meurtre au nom de l'honneur. Si un frère assassine sa sœur pour rétablir l'honneur de la famille, c'est un meurtre d'honneur. Selon les activistes, les raisons les plus courantes des crimes d'honneur sont la victime:
Les militants des droits de l'homme estiment que 100 000 crimes d'honneur sont perpétrés chaque année, dont la plupart ne sont pas signalés aux autorités et dont certains sont même délibérément couverts par les autorités elles-mêmes, par exemple parce que les auteurs sont de bons amis des policiers, des fonctionnaires ou des politiciens locaux. La violence contre les filles et les femmes reste un problème grave en Pakistan, Inde, Afghanistan, Iraq, Syrie, Iran, Serbie et Turquie. |
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